Otmar Schoeck (1886-1957), Sommernacht
 Kevin Juillerat (*1986), Création mondiale
 Frank Martin (1890-1974), Pavane couleur du temps
 Ernest Bloch (1880-1959), Concerto Grosso n°1
 Piano, Gilles Grimaître
 Note de programme
 Entourée par l’Allemagne, la France,  l’Autriche et l’Italie, pays où l’importance de la tradition musicale  n’est pas à démontrer, la Suisse a toujours eu une position particulière  dans l’histoire de la musique. Si elle souffre dans une certaine mesure  d’un complexe d’infériorité bien légitime au regard de ses illustres  voisins, elle est aussi un carrefour formidable au centre de l’Europe.  Ceux qui dans ce contexte ont su trouver leur voie ont souvent proposé  des œuvres caractérisées par une très forte personnalité, à défaut  d’être révolutionnaires.
 La Pavane couleur du temps est l’œuvre d’un Frank Martin encore jeune  dont le style n’est pas encore pleinement épanoui mais qui témoigne déjà  d’une grande sensibilité. Si l’influence de Maurice Ravel est encore  très présente dans cette œuvre brève et délicate,on y sent déjà un sens  aigu du contrepoint qui s’épanouira dans ses œuvres de maturité,  notamment sous l’influence de la musique de Schoenberg.
 Otmar Schoeck et Ernest Bloch font partie de ces musiciens injustement  oubliés, faute de n’avoir pas été avant-gardistes. Si leurs musiques  s’inscrivent dans la pure tradition romantique, elles le font chacune  avec leur spécificités. Le Sommernacht de Schoeck se distingue par son  élégance et sa légèreté et frappe par sa forme, traditionnelle en  apparence mais en réalité extrêmement libre. Le Concerto Grosso n°1  démontre quant à lui les qualités d’orchestrateur de Bloch. En jouant  sur les tessitures et le rapport qu’entretient le piano avec l’orchestre  - celui-ci semble en permanence émerger de l’orchestre - il réussit à  tirer de cet ensemble pourtant très homogène des sonorités saisissantes  et contrastées.
 Kevin Juillerat représente ici une nouvelle génération de compositeurs  qui, tout en conservant une forme de radicalité dans le propos,  cherchent à retrouver une immédiateté en dépassant l’hermétisme qui  pouvait caractériser certains courants musicaux du milieu du siècle  précédent. La Camerata Ataremac est ravie de collaborer avec ce jeune  compositeu rsuisse pour cette création.
