Béla Bartòk (1881-1945)
Danses roumaines

Richard Galliano (1950*)
Concerto « Opale » pour accordéon et orchestre à cordes

Joaquín Turina (1882-1949)
Oración del Torero

Nicolas Gurtner (1991*)
Vesijumalat

Edvard Grieg (1843-1907)
Deux mélodies nordiques

Avec Augustinas Rakauskas

Note d’intention:

“Depuis toujours, des passerelles ont été créées entre musique populaire et musique savante. Le folklore a nourri l’imaginaire de nombreux compositeurs, tissant des liens entre traditionnel et classique.

L’accordéon incarne parfaitement la rencontre de ces deux univers. Longtemps associé à la musique de rue et aux traditions populaires, il a été érigé au rang des instruments « nobles » grâce à des musiciens comme Richard Galliano, qui a su lui ouvrir les portes des scènes de jazz et des salles de concert classiques.

Dans son concerto Opale, pièce maîtresse de ce programme, Galliano abolit les barrières stylistiques, fidèle à son approche sans frontières. On y retrouve ses racines méditerranéennes, le vieux Paris et ses accordéons de rue et des évocations rythmiques du tango. Cette oeuvre sera interprétée pour l’occasion par le talentueux soliste Augustinas Rakauskas, lauréat de nombreux prix nationaux et internationaux, qui collabore pour la première fois avec la Camerata Ataremac.

Cette exploration des influences croisées se poursuit avec Oración del Torero, où Joaquín Turina nous plonge dans l’atmosphère envoûtante du flamenco, inspiré par la vision d’un torero. De son côté, Béla Bartók nous restitue, à travers ses Danses Roumaines, la musique populaire qu’il a collectée lors de ses voyages. Berger à la flûte, violon tzigane, danseurs… C’est tout un village qui renaît sous nos yeux.

Puis, le programme nous emmène vers des paysages nordiques, où la frontière entre musique et mythe s’estompe. Inspirée librement de l'épopée du XIXe siècle de Lönnrot, la pièce VESIJUMALAT du compositeur suisse Nicolas Gurtner a été créée en 2021 en collaboration avec la Camerata Ataremac. En invoquant cette divinité des eaux, en mêlant les runonlaulanta – poèmes chantés – et les sonorités du jouhikko – une lyre à archet traditionnelle –, l'oeuvre plonge l’auditeur dans les mythes finnois et les paysages grandioses de Carélie, entre prairies infinies, forêts profondes et lacs gelés.

Enfin, Les deux mélodies nordiques de Grieg dévoilent une nostalgie qui se cache derrière une rigueur formelle apparente. La musique semble vouloir confier un secret sans jamais le révéler pleinement : elle esquive les élans trop évidents, contourne les accents trop dramatiques et s’exprime par des détours subtils, comme pour éviter de prononcer certains mots de manière trop directe. “